LcS stimule l’immunité mucosale chez les sujets sains

Le traitement de l’arthrose ou ostéoarthrite est difficile car les causes de la maladie sont multiples. Les facteurs mécaniques (mouvements répétitifs, microtraumatismes répétés de l’articulation…) sont au premier plan, associés à des facteurs génétiques. L’excès de poids et le manque d’activité physique sont deux autres facteurs importants.

Cette mosaïque complexe des causes de l’arthrose explique en partie pourquoi les traitements médicaux actuels échouent à ralentir efficacement son développement ou à réparer l’articulation. Par ailleurs, des effets secondaires importants de certains médicaments diminuent la compliance thérapeutique. Pourtant, l’arthrose n’est pas une fatalité car ses causes sont autant de cibles de prévention : maintenir un poids sain, pratiquer une activité physique régulière, protéger ses articulations et soigner les maladies articulaires (goutte, polyarthrite…) sont des mesures préventives de base.

Des approches complémentaires donnent aussi de bons résultats: la phytothérapie et… les probiotiques. Plusieurs études ont montré que l’administration de certaines souches probiotiques pouvait stimuler le métabolisme osseux, atténuer la douleur et réduire les réponses inflammatoires de différents troubles musculo-squelettiques liés à l’âge, dont l’arthrose. Une nouvelle étude impliquant l’administration de Lactobacillus casei Shirota (LcS) suggère l’importance du microbiote intestinal dans la genèse de l’affection. Dans cet essai contrôlé et randomisé mené en double aveugle, 461 patients souffrant d’arthrose ont reçu quotidiennement, pendant 6 mois, du lait écrémé contenant du LcS ou un placebo. Le résultat primaire de l’étude porte sur les changements des scores de l’échelle WOMAC (Western Ontario and McMaster Universities Osteoarthritis Index), qui évalue la douleur, la raideur et la fonction des articulations, et de l’échelle VAS (Visual Analog Scale), pour la douleur également. L’analyse a été complétée par des prélèvements sanguins pour suivre les taux sériques de la protéine C réactive (CRP), marqueur biologique de l’inflammation.

Après 6 mois de traitement, les scores VAS et WOMAC étaient significativement améliorés dans le groupe probiotique en comparaison du groupe placebo. Les taux sériques de CRP étaient également abaissés chez les patients recevant le LcS et une corrélation linéaire élevée était observée entre ce marqueur inflammatoire et les scores WOMAC et VAS. Pour les auteurs de l’étude, la consommation de LcS fournit donc une nouvelle option thérapeutique dans la gestion clinique de l’arthrose du genou, en améliorant les résultats du traitement grâce à une réduction de l’inflammation. Le sujet devra cependant faire l’objet de plus amples recherches.