L’axe intestin-cerveau et la santé mentale

Les scientifiques en savent de plus en plus sur l’interaction fascinante mais complexe entre le cerveau et les intestins. Le webinaire « The gut-brain-axis: explained » organisé par Yakult Science for Health en septembre était l’occasion de parler des découvertes récentes. Quatre experts se sont ainsi attardés sur l’influence particulière de l’axe intestin-cerveau sur la santé mentale. 

Comme l’a exposé l’immunologue Eric Claassen, professeur à la Vrije Universiteit Amsterdam, le fonctionnement de l’axe intestin-cerveau est particulièrement complexe et ne fait l’objet d’études poussées que depuis relativement peu de temps. Pourtant, les nombreuses études réalisées ces 10 dernières années ont permis de faire des progrès intéressants. Les scientifiques ont par exemple observé une énorme quantité de cellules nerveuses dans les intestins, raison pour laquelle on les qualifie également de « 2e cerveau ». Les autres intervenants ont par ailleurs confirmé le rôle important du microbiote intestinal dans l’axe intestin-cerveau.

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Moins de bactéries intestinales chez les dépressifs

Le Vlaamse Darmflora Project, un projet d’étude du microbiote intestinale dirigé par le microbiologue Jeroen Raes (professeur à la Katholieke Universiteit Leuven) a établi qu’un faible taux de certaines bactéries intestinales était lié à la dépression. Le professeur Raes et son équipe ont en outre découvert un quatrième entérotype présentant une quantité particulièrement faible de bactéries par rapport aux trois autres types de microbiomes intestinaux existants. Ce type est plus souvent observé chez les personnes atteintes de la maladie de Crohn, de colite ulcéreuse, de sclérose en plaques et de dépression. Le professeur précise cependant que jusqu’à présent, aucun lien de causalité n’a été établi entre la dépression et le microbiome intestinal.

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Le gastroentérologue Robert-Jan Brummer, professeur à l’université suédoise d’Örebro, a donné un aperçu des principaux acteurs de l’axe intestin-cerveau : le microbiote intestinal, la muqueuse intestinale et le système nerveux entérique des intestins. Les bactéries intestinales peuvent communiquer à la fois directement et indirectement avec le cerveau, comme illustré dans ce schéma. D’après le professeur Brummer, la barrière intestinale joue un rôle crucial. Une barrière dysfonctionnelle serait en effet en lien avec, entre autre, des maladies intestinales inflammatoires, le surpoids et le stress.

AXE INTESTIN-CERVEAU : quels canaux de communication ?
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Psychobiotiques, alimentation et santé mentale

Selon Ted Dinan, professeur émérite en psychiatrie à l’APC Microbiome Ireland, une prescription d’antidépresseurs doit toujours s’accompagner de conseils alimentaires. Les probiotiques jouent en effet eux aussi un rôle : on parle dans ce cas de psychobiotiques. Le professeur Dinan remarque ainsi un déséquilibre des bactéries intestinales chez les personnes dépressives. Il ressort en outre d’une méta-analyse que les psychobiotiques peuvent réellement atténuer les symptômes dépressifs. Des études d’envergure contrôlées contre placebo sont nécessaires pour déterminer les souches efficaces et le dosage optimal, poursuit le professeur Dinan.

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Le webinaire a une nouvelle fois confirmé l’importance d’un microbiote intestinal équilibré. Une dysbiose serait en effet liée à la dépression ainsi qu’à de nombreuses autres pathologies (maladies intestinales inflammatoires, syndrome de l’intestin irritable, infections à H. pylori…). Les études à venir devront déterminer s’il existe un lien de causalité et préciser le rôle des « psychobiotiques », sous forme de probiotiques, prébiotiques et aliments fermentés.

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