Habitudes alimentaires, prédiabète et microbiote sont liés

Cette étude transversale menée chez des adultes suédois conforte l’existence d’une relation triangulaire entre les habitudes alimentaires, la prévalence du prédiabètes et la composition du microbiote intestinal. 

La qualité de l’alimentation apparait de plus en plus comme un facteur prédictif d’une mortalité plus faible, ainsi que d’une incidence plus faible de diabète de type 2. Cela peut s’explique en partie par le poids, la distribution de la graisse corporelle et le statut inflammatoire. Mais à côté de cela, on sait que la nourriture et les habitudes alimentaires influent sur la composition du microbiote intestinal. Or, le diabète de type 2, par exemple, a pu être associé à certaines caractéristiques de notre microbiote intestinale. Et ici, c’est déjà au stade de prédiabète que le microbiote livre des informations importantes.

Deux principaux profils alimentaires

Des chercheurs de la Lund University, à Malmö (Suède), ont examiné les habitudes alimentaires de 1.726 femmes et hommes âgés de 18 à 71 ans et exempts de diabète. Ils ont analysé leur microbiote intestinal (fécal), et dépisté le prédiabète dans cette population. À partir de ces données, 2 profils alimentaires se sont dégagés :

  • Un profil « Soucieux de la santé », avec pour caractéristiques sa richesse en fruits et baies, fruits à coque et graines, légumineuses, légumes, yaourt, fromage frais, thé, poisson et pauvreté en boissons sucrées, viande rouge et transformée et friture.
  • Un profil « Sucre et produits laitiers gras », riche en pâtisseries et desserts, lait entier, crème, sauces, confiture et sucre, pain blanc, sucreries.

A lire aussi : L. casei Shirota : un condensé de la recherche

Alimentation, prédiabète et microbiote

Les résultats montrent que l’adhésion au profil « Soucieux de la santé » est associée à une prévalence plus faible de prédiabète et à :

  • l’abondance de plusieurs genres bactériens intestinaux (en particulier Roseburia et Lachnospira)
  • une présence moindre d’Eubacterium 

L’abondance de Roseburia a pu être associée à une prévalence plus faible de prédiabète.
À l’inverse, chez les femmes, l’adhésion au profil « Sucre et produits laitiers gras » est associée à une prévalence plus élevée du prédiabète.

Cette étude apporte donc nouvelles preuves d’une relation triangulaire entre alimentation, prédiabète en tant que facteur de risque de diabète et composition du microbiote intestinal. 

A lire aussi : Probiotiques : quelles sont les recommandations du médecin traitant ? 

Eriscon U. et al., J Nutr 2020; 150(4): 861-872.